Un royaume de grande évasion

Le chef opérateur Camilo Monsalve, ADFC, connaît le langage du cinéma aussi bien que sa ville natale de Medellín, en Colombie. Lorsqu'il a eu l'occasion de travailler sur le film du scénariste et réalisateur Juan Felipe Zuleta Unidentified Objects, il a compris qu'il s'agissait d'une invitation à créer une œuvre inédite dans le genre historique des road-movies. « Ce film est un road trip avec des éléments de science-fiction », explique-t-il, ajoutant que ce cadre a permis aux réalisateurs « d'aborder des thèmes humains tout en laissant la liberté de dépeindre une réalité avec des moments surréalistes, mettant en évidence l'évasion à laquelle nos personnages principaux aspirent dans un monde ordinaire. »

Les personnages principaux sont Peter (Matthew Jeffers), un homosexuel nerveux qui trouve enfin un sentiment d'appartenance en parcourant la route qui mène à un site d'enlèvement par des extraterrestres, conduit par sa voisine excentrique Winona (Sarah Hay). Avec le soutien de Panavision New York, Monsalve et ses collaborateurs ont porté l'histoire à l'écran en insufflant un souffle de vie à l'extraterrestre et à l'invisible. 

Panavision : Comment décririez-vous l'esthétique de Unidentified Objects ?

Camilo Monsalve, ADFC:C'est un mélange de réalisme et de surréalisme. De nombreuses œuvres d'art surréalistes ont été créées comme une critique sévère de la vie moderne, et c'est le point de départ de mon approche : représenter des images de ce qui se passe dans le monde et de la manière dont elles peuvent être perçues différemment par chaque personnage. Notre film parle du sentiment de ne se sentir à sa place nulle part, de la recherche d'un refuge et du désir de s'échapper vers une autre planète. D'où nos choix de couleurs, de caméra et d'optique pour le film.

Avez-vous consulté des références particulières pour trouver l'inspiration ?

Monsalve : Le réalisateur Juan Felipe Zuleta, la conceptrice de production Sara Millán et moi-même avions plusieurs références visuelles, notamment des œuvres de Scott Listfield, Nate Burbeck et René Magritte, en particulier leur façon de voir le monde et leur critique de la société moderne. Nous souhaitions incorporer beaucoup d'éléments de surréalisme dans l'approche naturaliste, pour créer un voyage rempli de questions profondes.

Qu'est-ce qui vous a amené à Panavision pour ce projet ?

Monsalve : J'aime travailler avec Panavision parce que les conversations sont approfondies, et Panavision New York est comme une famille pour moi. L'équipe se soucie non seulement des aspects techniques, mais aussi, et c'est le plus important pour moi, de la narration. Mon point de départ est toujours de rechercher ce qui convient le mieux à l'histoire, tout comme Terra Bliss, Chris Bieler et Noelia Rodriguez, qui ont été mon équipe de soutien [chez Panavision New York] pour ce film. Ils comprennent l'importance du récit. Tout d'abord nous échangeons sur les caractéristiques du monde que nous allons présenter, puis nous commençons à chercher le meilleur moyen de le raconter.

Comment avez-vous défini ce monde pour Unidentified Objects, et comment avez-vous cherché à le retranscrire d'un point de vue technique ?

Monsalve : Juan Felipe Zuleta et moi voulions créer un film qui semble réel mais dans un monde déformé, pour que le public ait l'impression d'être dans un autre monde. C'est pourquoi nous avons décidé d'utiliser des techniques de caméra portée pour créer un sentiment de réalité et de distorsion et faire en sorte que les personnages se sentent pris au piège.

Nous voulions également tourner avec des objectifs anamorphiques à cette fin. Nous avions besoin d'objectifs légers, rapides et dotés d'une excellente mise au point de près, car nous avions prévu de tourner de nombreuses séquences au plus près des personnages. Nous voulions également une esthétique unique, et les objectifs de la série T répondaient parfaitement à toutes ces exigences. Ces objectifs sont magnifiques, avec une texture et une personnalité exceptionnelles, et ils nous ont apporté tout ce dont nous avions besoin en termes d'aspects techniques et narratifs pour l'histoire que nous voulions raconter.

Toutes les images sont gracieusement offertes par des réalisateurs.