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Lucie Baudinaud, AFC : Bis Repetita

Créer une comédie des erreurs : Lucie Baudinaud, AFC attribue à sa relation de longue date avec la réalisatrice Émilie Noblet le look de la comédie francophone Bis Repetita.

Une professeure de latin désabusée conclut un accord malavisé avec ses élèves, ce qui amène sa classe mal préparée à participer à un prestigieux concours à Naples. C'est l'histoire de Bis Repetita, la comédie réalisée et coécrite par Émilie Noblet. Étant aussi directrice de la photographie, Émilie Noblet s'est associée à la directrice de la photographie Lucie Baudinaud, AFC, afin de développer un langage visuel complet pour le film. En collaboration avec Panavision Paris, le duo a choisi les objectifs Primo anamorphiques comme optiques principales pour filmer la comédie du voyage non conventionnel, en associant les objectifs à une Alexa Mini LF Panavisée. Lucie Baudinaud nous explique les inspirations qui ont guidé cette dernière collaboration.

Lucie Baudinaud, AFC on the set of Bis Repetita

Panavision : Comment avez-vous été impliquée dans le projet ?

Lucie Baudinaud, AFC : Je connais Emilie depuis nos années d’études à la Fémis. Je l’accompagne depuis sur tous ses projets, nous avons tourné plusieurs séries ensemble dont Les 7 vies de Léa, tournées dans le sud de la France avec Panavision comme prestataire caméra.

Comment décririez-vous le look du projet ?

Baudinaud : je dirais que nous avons globalement cherché à assumer des couleurs franches, saturées et à tous les endroits : que ce soit dans les décors, les costumes et aussi la lumière. Rares sont les sources lumineuses neutres. Sur la partie française, les rues sont éclairées par des sources au mercure, bleu-vertes, le lycée choisi est très coloré et tous les figurants ont reçu une charte de couleurs, en fonction des décors dans lesquels on les verrait, pour qu’ils puissent accorder leurs tenues aux couleurs des séquences…

À Naples, les rues sont toutes éclairées au sodium et les sources sont teintée de parfois trois full CTO pour tirer le maximum de rouge, et ainsi presque quitter l'orange plus consensuel. Les décors sont plus chauds, par contraste naturel avec la partie hivernale qui ouvre le film, en France.

D’un point de vue du découpage, nous avons tourné en anamorphique avec les optiques Primo AL CF, qui apportent une belle dynamique aux plans. Beaucoup de dolly, de mouvements qui stylisent la comédie dès que la narration le permet. L’idée était un mélange entre une grammaire visuelle emprunte à la comédie américaine, tout en restant fidèle à la comédie d’auteur à laquelle nous sommes très attachées.

Frame grab from the movie Bis Repetita

Y a-t-il des références visuelles particulières qui vous ont inspiré ?

Baudinaud : Il y en a toujours beaucoup, d’horizons très variés. Pour la lumière et les couleurs, je fais beaucoup de recherches sur des sites de phonogrammes comme ShotDeck ; ce qui apporte un panaché très large. Pour les recherches en découpage, il y a du Bridget Jones, Océan’s 11, Les beaux Gosses ou encore L’auberge espagnole. Lorsque j’attaque la prépa d’un film, je revois tous ceux auxquels nous faisons référence dès nos premiers échanges avec Émilie (ou le/la réalisatrice d’ordre plus général), et j’en relève les plans qui me donnent des idées pour certaines séquences. Via un petit logiciel de montage, je récupère ces plans par extraits que je montre à Émilie, et si cela lui inspire une envie précise, on la classe par séquence pour que l’idée du plan soit claire pour tout le monde.

C’est le cas du plan sur le Van lorsqu’ils rentrent de Pompeï (Ocean’s 11), du top shot circulaire lorsqu’elle quitte la villa (Bridget Jones), des différents plans road movie (Little Miss Sunshine), des mouvements au lycée (A Serious Man)…

Frame grab from the movie Bis Repetita

Qu'est-ce qui vous a amené à Panavision pour ce projet ?

Baudinaud : Panavision fait toujours partie des prestataires que je convoque en préparation de film. Guillaume Demaret m’accompagne depuis mon film de diplôme à la Femis, en 2013. Sur ce projet, nous voulions avec Émilie tourner avec les Primo AL close focus, la collaboration a donc été dans ce sens.

Qu'est-ce qui vous a attiré dans les objectifs spécifiques que vous avez choisis ?

Baudinaud : Ces Primos ont une qualité optique rare en anamorphique. La mise au point si proche est quelque chose d’important dans ce que cela permet en mise en scène. Aussi, les déformations sont assez discrètes et les visages restitués de façon très fidèle à presque toutes les focales. La qualité des flous anamorphiques aussi est très belle et apporte une esthétique à chaque plan.

Frame grab from the movie Bis Repetita

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir directeur de la photographie et qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui ?

Baudinaud : j’ai le souvenir d’avoir toujours voulu faire ce métier… à une époque ou en fin de compte, je ne savais pas ce que c'était réellement ! J’ai d’abord été attirée par le cadre, car c’est finalement ce qui a été à ma portée le plus tôt ; la caméra de mon grand-père. C’est au début de mes études (bts AV) que j’ai pris conscience du travail de la lumière, et peu à peu, de son pouvoir émotionnel.

Aujourd’hui, je me sens sensible à beaucoup de choses dans mon environnement. J’ai ce sentiment que mon cerveau impressionne beaucoup d’événements lumineux dans mon quotidien pour les réinjecter en idées au fil des films.

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