Stefan Duscio, ACS dit tout sur la série originale Shantaram
Adaptée du roman de Gregory David Roberts, la série en streaming Shantaram raconte l’histoire épique d’un criminel emprisonné (joué par Charlie Hunnam) qui s’échappe d’Australie et s’enfuit dans un nouveau personnage de médecin dans les bidonvilles de Bombay. Le chef opérateur australien Stefan Duscio, ACS, est passé derrière la caméra pour les épisodes 1 à 3 et 7 à 9, et son confrère Robert Humphreys, ACS, s'est occupé des autres 12 épisodes de la série.
En concertation avec Panavision Melbourne, Duscio a opté pour un ensemble d'équipements comprenant des optiques Panavision Ultra Panatar et des caméras Alexa Mini LF cameras Panavised. Duscio partage ici ses réflexions sur la conception de cette aventure visuelle.
Panavision : Comment décririez-vous l'esthétique de la série ?
Stefan Duscio, ACS : Nous avons voulu adapter une histoire folle qui incluait de l'action, de l'aventure, de la romance ainsi que des moments philosophiques et introspectifs plus calmes. Le scénario semblait épique et grandiose, c'est pourquoi le directeur de la série Steve Lightfoot, le réalisateur Bharat Nalluri et moi-même avons décidé qu'il nécessitait une toile grand écran. Nous souhaitions un mélange dynamique de mouvements de caméra fluides et d'un travail intense avec des caméras à main. Grâce à l'utilisation du verre Panavision et d'une palette de couleurs spécialement pensée, je pense que nous avons donné à l'Australie et à l'Inde des années 1970 et 1980 un air d'époque subtil, sans pour autant tomber dans l'exagération.
Y a-t-il des références visuelles particulières qui vous ont inspirées ?
Duscio : Notre excellent chef décorateur Chris Kennedy et son équipe ont résulté être une ressource incroyable pour les nombreuses références visuelles, notamment en mélangeant des photographies de rue professionnelles et candides et des images d'actualités de l'Inde dans les années 1980. Cela nous a aidé à conceptualiser les textures, les couleurs et la lumière. Nous avons regardé certains films, mais avons fait attention à ne pas trop dévier et à plutôt nous inspirer du monde réel et des lieux dont nous disposions.
Qu'est-ce qui vous a amené chez Panavision pour ce projet ?
Duscio: J'entretiens une très bonne relation avec Panavision et travaille avec eux sur des films, des séries télévisées et des publicités depuis de nombreuses années. J'ai toujours été un grand fan de leur merveilleuse collection de verres ; chaque gamme est incroyablement unique et regorge de différentes caractéristiques.
Quelles caractéristiques des objectifs Ultra Panatar vous ont attiré pour Shantaram ?
Duscio : Je voulais utiliser au maximum le capteur de l'Alexa LF, et la compression 1.3x des Panatars Ultra convient parfaitement. J'avais vu le magnifique travail d'Adam Arkapaw qui les avait utilisés pour le film Le Roi, et j'adorais leur look classique. J'ai tourné à plusieurs reprises avec la gamme anamorphique 2x de Panavision, comme les séries C, E et G, et dans ce cas, je l'ai perçu comme une version légèrement plus moderne, avec une résolution d'image un peu plus élevée. Je suis tombé sous le charme de leur style unique et ambigu, pas exactement sphérique ni anamorphique, quelque chose de spécial qui se situe entre les deux.
En quoi Shantaram a-t-il été différent des autres projets de votre carrière ?
Duscio : Ça a été le projet le plus long auquel j'ai participé. J'ai été principalement en préproduction et en production tout au long de l'année 2021. Ça a été un marathon physique, créatif et mental pour y arriver. Je collaborais aussi avec plusieurs réalisateurs et équipes en Australie, en Thaïlande et en Inde et c'était incroyablement difficile, surtout avec les restrictions et les confinements liés au Covid-19. Les gens essayaient de raconter l'histoire de Shantaram depuis presque 20 ans, il n'allait pas nous laisser le faire sans se battre !
Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chef opérateur ?
Duscio : C'est la narration qui m'a poussé à devenir chef opérateur. J'ai toujours aimé les histoires, que ce soit à travers des livres, des films ou des animations. Une histoire percutante confère bien plus de sens aux images. La cinématographie est le mariage parfait entre mon amour pour la narration et les images.