Sang royal
Sorti dans les salles de cinéma au cours de l'été 1988, Un prince à New York met en vedette Eddie Murphy dans le rôle du prince Akeem Joffer de la nation africaine fictive de Zamunda. Après avoir appris que ses parents, le roi Jaffe (James Earl Jones) et la reine Aoleon (Madge Sinclair), ont pris des dispositions pour qu'il se marie, Akeem et son assistant Semmi (Arsenio Hall) se lancent dans un voyage pour trouver au prince une épouse avec laquelle il pourrait se lier émotionnellement et intellectuellement. La quête d'Akeem pour la future reine de sa nation le conduit dans le Queens, à New York. C'est là qu'il rencontre et tombe amoureux de Lisa McDowell (Shari Headley).
La suite, Un prince à New York 2, réalisée par Craig Brewer, nous montre Akeem et Lisa 30 des années plus tard, toujours heureux en ménage et parents de trois filles. Mais alors qu'Akeem prend sa place en tant que roi de Zamunda, il se retrouve déchiré entre les traditions de son pays et ce qui est bon pour sa famille ; une situation qui est encore compliquée par la découverte du fils illégitime d'Akeem, Lavelle (Jermaine Fowler), qui a grandi et vit toujours dans le Queens. Alors que des tensions apparaissent avec Nextdooria, nation voisine de Zamunda, Akeem et Semmi élaborent un plan risqué pour retrouver Lavelle et le pousser à un mariage arrangé qui pourrait apporter la paix dans la région.
Pour ce deuxième opus, Brewer a retrouvé le chef opérateur Joe « Jody » Williams après leur collaboration sur la série Empire. « J'ai été honoré et ravi d'avoir la chance de participer à l'élaboration du deuxième chapitre de l'histoire », confie Williams. « Comme la plupart des gens de ma génération, surtout les Noirs, j'avais un lien nostalgique avec le premier film. C'est l'une des premières fois que nous nous sommes vus représentés de cette manière, en tant que membres d'une famille royale. Cela a eu un effet profond et positif sur nous, en plus de nous faire rire ! Eddie et Arsenio ont transcendé toutes les images que nous avions vues de nous-mêmes sur grand écran. Le souvenir que j'en ai gardé, c'est que c'était la plus belle chose que j'avais vue avec des Noirs projetés sous un jour positif, aussi bien des femmes que des hommes. »
C'est ce sentiment que les réalisateurs ont voulu retrouver tout en créant une palette visuelle qui reflète les 30 années de progrès de Zamunda. Les réalisateurs ont choisi de cadrer l'histoire en grand format avec la caméra Millennium DXL2 de Panavision, que Brewer avait déjà utilisée pour le film Dolemite Is My Name avec Eddie Murphy.
Un prince à New York 2 réunit également le réalisateur avec la vétérane de Dolemite Corinne Bogdanowicz, coloriste DI principale chez Light Iron Los Angeles. « Ce qu'elle a apporté à travers ces deux films a été magnifique », déclare le réalisateur. « Et l'installation est vraiment incroyable à Light Iron. »
« Corinne était géniale », reconnaît Williams. « Je n'avais jamais travaillé avec elle auparavant, mais j'ai adoré ce qu'elle a fait sur Dolemite, et il y avait beaucoup de peau brune dans ce film. Je me suis senti totalement à l'aise avec elle comme coloriste. »
De même, Brewer se sentait tout à fait à l'aise avec Williams derrière la caméra. « Jody est techniquement brillant, et il est capable d'apporter une réelle richesse à l'imagerie », assure le réalisateur. « Le niveau d'exigence était très élevé sur Empire. La série devait ressembler à un grand film, et il a su le faire de manière très rapide et efficace. Il y avait parfois trois numéros musicaux par épisode d'Empire, et nous n'avions que huit jours pour tout tourner.
« En plus de cela, Jody est super cool », ajoute Brewer. « Pratiquement rien ne l'atteint. Je ne perds pas mon sang-froid, je garde mon calme, et Jody est pareil. Quand j'ai vu le programme et les types de décors et de costumes que nous allions avoir, j'ai su que j'avais besoin de Jody. Nous étions déjà dans ce rythme. »
Williams se souvient avoir été impressionné de la même manière par Brewer lorsque le réalisateur a commencé à travailler sur Empire lors de la deuxième saison de la série. Leur collaboration s'est poursuivie jusqu'à la saison 5 ; au cours de cette période, Williams est passé de caméraman A à chef opérateur. « Craig dégageait une très bonne énergie quand il est arrivé sur la série », déclare Williams. « J'ai été attiré par son aisance sur le plateau. C'est un excellent communicateur, et il sait écouter. Il a également su montrer sa bonne connaissance de la culture - pas seulement la culture pop, mais également Afro-Américaine. Les acteurs y ont été sensibles, et j'y ai été sensible en tant qu'opérateur. Nous étions sur la même longueur d'onde. »
Les 57 jours de tournage d'Un prince à New York 2 ont eu lieu presque exclusivement dans des décors et des lieux de tournage situés à Atlanta, où Williams et Brewer se sont inspirés de leur expérience avec Empire pour trouver des décors convaincants pour représenter Manhattan et le Queens. « C'est ce que nous faisions sur Empire, les scènes se passant à New York étaient en réalité tournées à Chicago », révèle le chef opérateur. « Les prises de vue sont très limitées : il n'est pas possible de filmer vers le haut ! Mais nous avons trouvé des recoins dans le centre-ville d'Atlanta qui ont parfaitement convenu. »
Par exemple, note Williams, lorsqu'Akeem rencontre Lavelle pour la première fois à l'extérieur du Madison Square Garden, à part un plan large de la salle, le reste de la scène « se déroule en réalité à Atlanta. À partir du moment où les personnages se mettent à parler, tout n'est plus qu'illusion. »
La production s'est approvisionnée en caméras et objectifs auprès de Panavision Atlanta, et Light Iron Atlanta a fourni les services de tournage. Les réalisateurs ont opté pour le format 2:1, dans lequel, selon Williams, « je voulais autant de plans pieds que possible. Je voulais que les cadres soient aussi larges que possible pour pouvoir admirer les magnifiques costumes et des somptueux décors de palais. »
Pour la costumière Ruth E. Carter et le concepteur de production Jefferson Sage, la question était de savoir s'ils devaient recréer ce que l'on voyait dans le premier film ou plutôt évoquer la garde-robe et l'architecture de l'original tout en adoptant des matériaux qui reflètent le monde moderne. « On abordait ce sujet tous les jours », se souvient Brewer. « Ce film a une grande importance pour certains, et en particulier pour la culture afro-américaine, car il a présenté la royauté noire au cinéma d'une manière inédite. Mais comme que tout le monde avait déjà vu le Wakanda, nous avons finalement décidé d'apporter les meilleurs éléments possibles, inspirés du premier film. L'environnement semble ainsi familier, mais meilleur.
Par exemple, la version 1988 du palais présentait une salle de bal rose et bleu turquoise avec des palmiers peints sur les murs. Pour la salle de bal de la suite, Sage a fait référence à l'original avec des sculptures de palmiers, tandis que Williams a fait un clin d'œil à la palette de couleurs de l'ancien décor par ses éclairages colorés pour des scènes telles que les funérailles du roi Jaffe - que le monarque ordonne de son vivant pour pouvoir assister aux festivités. « J'ai vraiment gravité autour de ces couleurs, notamment dans le spectre allant du bleu turquoise au violet », note le chef opérateur. « Ce sont des couleurs royales. »
Bogdanowicz décrit l'aspect général du reste du palais comme « plus chaleureux, avec un peu de crème ». Plus l'heure de la journée avance et plus on retrouve un look riche et chaud, et d'autres fois, c'est un peu plus subtil.
« À Zamunda, nous pouvons jouer avec une belle palette de couleurs : des ors, des bleus et des couleurs de joyaux, et nous nous sommes beaucoup amusés à pousser les choses sans tomber dans le tape-à-l'œil », poursuit la coloriste. « Nous voulions que tout se déroule de manière assez naturelle, avec des tons de peau agréables et chauds, et que tout le monde ait une belle apparence. »
En effet, Williams se souvient avoir dit à Bogdanowicz, au début du DI, « Le plus important, c'est de mettre en valeur les magnifiques tons bruns de la peau, et d'accentuer les couleurs sans que cela ne devienne hyper coloré ou caricatural. Voilà ce que nous avons fait dans les grandes lignes. »
« Les couleurs sursaturées peuvent donner un effet artificiel, ce n'est pas ce que nous voulions », ajoute Bogdanowicz. En ce sens, au lieu d'augmenter directement la saturation, elle s'est concentrée sur la séparation des couleurs tout en « créant une courbe générale qui peut donner des couleurs riches ». On trouve une fraîcheur dans les zones basses de la courbe et un peu de chaleur dans d'autres zones. En faisant cela, on obtient plus de couleurs à l'écran, et cela ajoute de la saturation à l'image sans vraiment pousser la saturation comme un cadran. Ainsi, on peut facilement rendre certaines couleurs folles."
Comme pour le premier Un prince à New York, la suite oppose visuellement Zamunda au Queens. « Après avoir travaillé avec Jody sur Empire », déclare Brewer, « je savais que le palais allait être magnifique et que les numéros de danse allaient être incroyables. Mais j'ai dit à Jody, "Quand nous irons dans le Queens, je commencerai à venir à la tente du DIT et à vous poser des questions". »
C'est ainsi que Brewer et Williams se sont retrouvés côte à côte devant le moniteur alors qu'ils s'apprêtaient à tourner une scène dans une église haute en couleur, où officie le légendaire révérend Brown du Queens (Arsenio Hall portant une prothèse). Le réalisateur a regardé l'image sur le moniteur, se souvient-il, « et j'ai dit à Jody, "J'ai l'impression d'être à nouveau dans..." et nous avons tous les deux dit en cœur, "Hustle and Flow" », faisant référence au film du réalisateur sorti en 2005. Brewer poursuit : « J'avais l'impression qu'on avait mis un filtre "Craig Brewer en sueur", et Jody m'a répondu : 'Oui, c'est exactement ce que je recherche'. C'était un très grand moment pour moi. »
Bogdanowicz décrit les scènes dans le Queens comme étant « plus discrètes et un peu plus terre à terre, alors que nous avons souligné la beauté naturelle des décors plus colorés de Zamunda. Mais nous n'avons pas été vers des tons ultra colorés ou désaturés dans un sens ou dans l'autre. J'ai commencé par une courbe similaire pour chacun d'entre eux, qui était proche de celle des rushes, puis pour le Queens, nous avons retiré certains des tons les plus chauds. Ainsi, au lieu d'avoir beaucoup de couleurs et plus de séparation entre les tons froids et les tons chauds, nous avons opté pour des tons légèrement plus froids et un peu plus sombres. »
Pendant toute la production, Williams faisait tourner constamment au moins deux DXL2 simultanément. « Nous avions des scènes avec quatre ou cinq comédiens - pas seulement des acteurs, mais aussi des personnes drôles qui allaient improviser », explique-t-il. « Nous voulions pouvoir capturer la magie. Nous avons probablement eu 25 à 30 jours d'images filmées par les trois caméras, et nous en avons eu quatre sur les performances musicales. »
Le chef opérateur a surtout travaillé avec le DXL2 avec son ISO 1600 initial, bien qu'il l'ait parfois réglé sur 800. « C'était très bien dans les deux cas », confie-t-il. « J'ai adoré la latitude, et le 1600 rendait particulièrement bien lors des scènes extérieures de nuit, comme la scène dans le jardin où Lavelle et Mirembe [Nomzamo Mbatha] se promènent. Les tons noirs étaient superbes, et il n'y avait pas de grain.
« J'adorerais filmer quelque chose d'artistique avec cette caméra, où je pourrais vraiment jouer avec », ajoute Williams. « Cette caméra peut faire des choses encore bien plus cool que j'aimerais découvrir. »
Au cours de la préproduction, Williams a effectué des tests d'objectifs chez Panavision Chicago, passant en revue une variété d'optiques grand format à associer potentiellement au DXL2. « J'ai juste fait des portraits en regardant le visage et la peau brune du sujet avec les lumières allumées et éteintes », se souvient le chef opérateur. « J'ai fini par opter pour Primo Artistes. Tous les objectifs Panavision sont géniaux ; pour moi, ils ont toujours été les meilleurs. Mais les Artistes m'ont parlé pour ce film. J'avais le sentiment qu'ils pouvaient dégager une sensibilité plus humaine, plus intime. Ils ont un peu de personnalité sans être trop visibles. Le bokeh est vraiment agréable, le rendu est génial, et ils ont une douceur, mais sans être trop doux. »
Le chef opérateur Woody Omens, d'ASC, avait photographié le premier volet Un prince à New York avec les nouveaux optiques sphériques Primo de format 35 mm de Panavision, que Williams a choisi d'utiliser pour une séquence de flash-back qui jette un nouvel éclairage sur la première visite d'Akeem et Semmi dans le Queens en 1988. Pour obtenir la couverture adéquate avec les Primos au format 35 mm, Williams a rogné le capteur Monstro grand format du DXL2 pour obtenir un cache Super 35 mm - qui, grâce à la résolution 8K du capteur complet, permet encore la capture 5K, un atout pour les effets visuels recherchés pour la séquence de flashback.
Le flash-back commence par des images du film original, alors qu'Akeem et Semmi se rendent dans une boîte de nuit dans leur quête de l'âme sœur du prince. Alors que la scène originale se terminait par Semmi se faisant cracher dessus, le flashback continue, comme si la scène avait été coupée au montage final du premier film. « En tant que réalisateur, on voit des indications dans le scénario, comme : "Ensuite arrive une longue course-poursuite en voiture" », partage Brewer. « Quand on lit "Et maintenant Akeem et Semmi sont de retour dans la boîte de nuit", on se dit "comment faire ?" »
Pour réaliser cette scène, il a fallu habiller Murphy et Hall avec des reproductions de leur garde-robe de 1988, construire un décor partiel de boîte de nuit puis y installer l'éclairage correspondant, et utiliser une série d'effets spéciaux dirigés par le responsable des effets visuels Jon Farhat, dont le rajeunissement numérique des acteurs. « Nous avons même changé l'arrière-plan du gag du crachat pour incorporer les danseurs que nous avions dans notre décor de club », révèle Brewer. « Il fallait vraiment tout faire pour que cette séquence fonctionne. »
« En ce qui concerne l'éclairage, il a fallu relier les points et essayer d'obtenir le même schéma de couleurs et les mêmes proportions », explique Williams. « Nous avons pris le vieux film comme référence, et nous avons ajusté les couleurs à l'œil. Nous n'avions pas besoin de faire un plan à 180° autour de la pièce, ce qui a rendu les choses beaucoup plus faciles. » En raison du cadre d'époque, le chef opérateur s'est largement appuyé sur le tungstène, même si « nous avons utilisé des LED pour certaines des couleurs de l'arrière-plan lorsqu'ils sont au bar », ajoute-t-il.
En combinant les nouvelles séquences avec les anciennes, Bogdanowicz note : « Nous avions des images du film original, et nous voulions que tout soit assez fidèle à l'aspect des anciennes séquences. Le défi était de faire en sorte que les séquences récentes ressemblent le plus possible aux anciennes séquences. » À cette fin, elle ajoute : « Nous avons mis un peu de grain pour obtenir plus de texture, et j'ai fini par modifier un peu la couleur, en enlevant une partie de la palette, en retouchant les hautes lumières et en donnant un aspect plus granuleux à l'image. »
C'est le seul moment où du grain a été ajouté au film. Comme le note Brewer, « Selon nous, Zamunda devait avoir un aspect magique et coloré qui se lit de manière plus lisse et propre. »
De retour dans le présent, quand Akeem et Semmi reviennent dans le Queens, leur premier arrêt est le salon de coiffure My-T-Sharp qu'ils avaient fréquenté 30 années auparavant. Les barbiers Clarence (Murphy), Morris (Hall) et Sweets (Clint Smith) - ainsi que leur éternel visiteur, Saul (encore Murphy), semblent n'avoir ni bougé ni vieilli au cours des trois dernières décennies. Dans cette scène, les réalisateurs de la suite ont réussi ce que ceux de l'original avaient dû éviter de manière créative : inclure les quatre personnages dans un seul plan, qui se déroule ici avec un mouvement de caméra qui révèle les protagonistes chacun à son tour avant d'atterrir sur un plan large du groupe.
« Tout repose sur le contrôlé du mouvement », explique Williams. « Jon Farhat a piloté cette séquence. Il avait travaillé avec Eddie sur Les Klumps, donc il savait combien de temps Eddie allait passer au maquillage et combien de temps nous devions travailler avec lui sur le plateau. Cette séquence a été entièrement scénarisée, et le principal défi pour moi était qu'une fois les lumières réglées, je ne pouvais plus rien modifier. Eddie a joué un personnage chaque jour, et il a fait Clarence pendant deux jours. L'opérateur de la caméra A, Billy O'Drobinak, a effectué physiquement le mouvement, pour chacun des personnages. »
Le concepteur du maquillage des personnages, Michael Marino, a supervisé les prothèses qui ont permis à Murphy et Hall de jouer plusieurs personnages chacun. Alors que le maquillage prothétique peut nécessiter des retouches au DI pour parfaire certains détails, « ça n'a pas été le cas pour ce film », assure Bogdanowicz. « Bien souvent, avec les prothèses, le teint de la peau ne correspond pas tout à fait, et il faut alors corriger des choses dans le DI. Mais le maquillage a été superbement réalisé, et l'équipe des effets visuels était très compétente. Si jamais il y avait eu un problème, ils l'avaient déjà nettoyé. Nous avons simplement essayé de ne pas ajouter trop de contrastes pour éviter l'aspect artificiel. »
Entre Bogdanowicz et Williams, Brewer dit qu'il n'avait aucun doute sur la finition du film. « Quand le Covid a frappé, j'ai dit à Jody : "Appelle-moi le dernier jour [d'étalonnage] et je viendrai. Je n'ai pas besoin d'être constamment derrière ton dos." Je me suis dit que c'était un cadeau d'avoir une équipe avec qui j'avais déjà travaillé, et j'avais raison ! »
En raison de la pandémie, la participation de Williams aux étalonnages finaux a commencé à distance. Le chef opérateur étant chez lui à Chicago, il pouvait visionner le travail de Bogdanowicz en temps réel sur un iPad Pro fourni par Light Iron. Il s'est ensuite rendu à Los Angeles, dans les locaux de Light Iron, où Bogdanowicz et lui ont respecté les distances de sécurité, chacun travaillant dans sa propre salle d'étalonnage. « C'est mon premier grand film, je voulais donc le voir sur un grand écran », dit Williams.
Il a apporté l'iPad Pro avec lui et l'a connecté au flux à distance, ce qui lui a permis de comparer à la fois l'expérience dans l'établissement et à distance. « J'ai été frappé par la qualité du rendu sur l'iPad. Depuis l'iPad et le moniteur, je la regardais ajouter du vignettage et faire des changements subtils. Après ce premier jour, j'aurais pu rentrer chez moi et faire le reste depuis Chicago, mais je suis resté quelques jours de plus, puis j'ai fait les cinq derniers jours depuis chez moi avec l'iPad. J'ai entièrement confiance dans le fait de le faire à distance avec Light Iron. »
L'étalonnage a commencé par la version Rec 709. Ensuite, Bogdanowicz a effectué un passage en HDR Dolby Vision et un découpage P3 pour les salles de cinéma. « Nous avions des réunions presque tous les jours avec l'équipe des effets visuels », note Bogdanowicz. « Nous avons utilisé Streambox, et ils vérifiaient sur des iPads que tout allait bien du point de vue des couleurs et qu'il n'y avait aucun problème pour les effets finaux passant par le pipeline. Parfois, ils n'étaient pas sûrs du rendu final de la scène, alors je pouvais la faire apparaître pour qu'ils puissent la visionner immédiatement. Le flux direct depuis la suite DI a bien fonctionné. »
En réalisant la suite de cette comédie populaire vieille de 30 ans, le parcours créatif des réalisateurs a été très proche de celui d'Akeem dans le film. Tout comme le roi nouvellement couronné doit trouver le juste équilibre entre le respect des traditions de longue date de Zamunda et l'attention aux besoins de sa famille et de son peuple, Brewer et ses collaborateurs se sont efforcés d'honorer le film original sans être tributaires de ses moindres détails. « C'était notre objectif à tous », résume le réalisateur. « Avant chaque décision, nous nous demandions "Où en sont Akeem et Lisa maintenant ? Où est leur tête, où est leur cœur, où ont-ils peur, où sont-ils déçus d'eux-mêmes ?" »
« Le sujet principal de ce nouveau film, c'est le bouleversement que ressentent Akeem et Lisa en faisant éclater leur bulle familiale », ajoute Brewer. « Tous les thèmes du film sont liés au fait d'être devenu parent et d'être dans un endroit différent 33 années plus tard. Nous devons aller de l'avant, mais sans renier le passé. »
Photographies par Quantrell D. Colbert et Annette Brown. Toutes les images sont une gracieuseté d'Amazon Studios et Paramount Pictures.