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To Be Believed

Le directeur de la photographie Yann Maritaud évoque sa dernière collaboration avec la réalisatrice Charlène Favier, sur le film La fille qu'on appelle.

Le film de la réalisatrice Charlène Favier La fille qu'on appelle met en scène Laura Le Corre (Alba Gaïa Bellugi), une jeune femme fragilisée par son père qui confie son logement à son employeur, le maire de la ville, Quentin Le Bars (Pascal Greggory). Sous le pouvoir politique démesuré de Le Bars, chaque direction prise par Le Corre est pleine de menaces, et c'est bientôt sa parole contre la sienne.

Le directeur de la photographie Yann Maritaud a retrouvé Favier pour ce long métrage, après avoir collaboré avec elle sur plusieurs courts métrages et sur le long métrage Slalom. Ici, Maritaud explique l'intérêt de travailler avec Favier et les raisons pour lesquelles ils ont été attirés par les optiques anamorphiques de Panavision.

Panavision : Comment êtes-vous devenu impliqué dans le projet ?

Yann Maritaud : Charlène était une collaboratrice de longue date. Après avoir tourné quatre courts métrages et un clip expérimental ensemble, elle m'a proposé son premier long métrage, Slalom, tourné en 2019. C'est donc dans la continuité de cette collaboration exaltante qu'elle m'a proposé La fille qu'on appelle et que j'ai naturellement répondu présent.

Comment décririez-vous le look du projet, y avait-il des références visuelles particulières que vous avez consultées pour vous inspirer ?

Maritaud : Sur les films de Charlène il s'agit toujours de flirter entre le réalisme et l'onirique. Un travail de la couleur et des textures qui dé-réalise subtilement l'univers dans lequel évoluent ses personnages, pour renforcer le récit, soutenir les émotions et se rapprocher d'un ressenti sensoriel (couplé au travail du son).

Y avait-il des références visuelles particulières que vous avez consultées pour vous inspirer?

Maritaud: Charlène travaille avec un immense moodboard évolutif tout au long de la prépa, dans lequel se côtoient des photogrammes de films, de la peinture, des photos et même des images de provenance inconnues. Il en résulte une direction artistique qui sert tous les postes visuels et parfois inspirent la composition d'un plan ou d'une mise en lumière.

Qu'est-ce qui vous a amené à Panavision pour ce projet?

Maritaud: Panavision est un partenaire de longue date pour Charlène comme pour moi. Paul-Jean Tavernier et Alexis Petkovsek avaient pris soin de nous sur les projets précédents et cette fois c'est Fabrice Gaumont à Marseille qui à été notre interlocuteur. A titre personnel j'aime toujours aller chez Panavision car je sais que je trouverai mon bonheur dans le large choix d'optiques anciennes!

Qu'est-ce qui vous a attiré dans les objectifs spécifiques que vous avez choisis?

Maritaud: Après avoir tourné Slalom avec la série B anamorphique, dont nous adorions le rendu, nos tests nous ont cette fois ci orientés vers les Primo anamorphiques close focus. Déjà séduits par le look de l'anamorphique lors de nos précédentes collaborations, la beauté de l'image produite par ces optiques nous a convaincu immédiatement. C'était un choix très instinctif, mais que j'expliquerai par un juste dosage des caractéristiques de l'anamorphique (bokeh, déformations, ...) sans aller jusqu'à une image trop abimée, ainsi que par la douceur du rendu des peaux. Même pas besoin de filtrer!

Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir directeur de la photographie et qu'est-ce qui vous inspire aujourd'hui?

Maritaud: Vers 7 ou 8 ans, j'ai participé à un ‘atelier tournage’ au festival du film pour enfants de mon village d'enfance, depuis je rêve d'être derrière la caméra. Même si il à fallu une bonne douzaine d'année supplémentaire pour que je comprenne ce qu'était réellement le métier de directeur de la photographie, j'ai toujours poursuivi ce but, jusqu'à mes premiers pas sur un plateau en tant qu'électricien pour comprendre comment sculpter la lumière. Je ne me suis pas attardé longtemps à ce poste, déjà porté par l'envie de mettre en image des histoires, en me lançant dans le court métrage. Mon passage au long s'est joué en 2014, lorsque j'ai eu la chance de co-photographier avec Tom Stern [ASC, AFC] Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol.

Ce qui m'inspire aujourd'hui ce sont des scénarios de qualité, portés par des réalisateur.trices inspiré.es. J'aime les films qui se saisissent de causes ou qui portent des messages en accord avec mes propres valeurs. C'était le cas sur La fille qu'on appelle.

Photographie par François Lefebvre.

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