Le chef opérateur Abraham Martínez à propos de National Treasure: Edge of History
La populaire franchise National Treasure s'est lancée dans une nouvelle aventure sur Disney+. La première saison en 10 épisodes de National Treasure: Edge of History suit Jess Valenzuela (jouée par Lisette Olivera), âgée de 20 ans, qui se lance dans la quête d'un trésor perdu très recherché et, ce faisant, découvre l'histoire cachée de sa propre famille. Faisant suite au travail de Declan Quinn, ASC sur l'épisode pilote et dans des décors qui évoquent les riches palettes des célèbres muralistes mexicains, le directeur de la photographie Abraham Martínez et son collègue Tom Camarda ont œuvré pour créer une esthétique colorée et harmonieuse pour la série.
Avec le soutien de Panavision New Orleans, les réalisateurs ont opté pour les objectifs sphériques grand format VA pour les aider à donner vie à l'histoire. Panavision a récemment rencontré M. Martínez afin d'explorer davantage les inspirations et l'histoire personnelle qu'il a apportées à la production.
Panavision : Comment décririez-vous l'esthétique de la série ?
Abraham Martínez : La saison 1 se lance comme une déclinaison de l'univers de National Treasure, qui raconte le voyage d'un explorateur, avec cette fois un rôle principal féminin. La splendeur des explorations ont offert de nombreuses gammes d'esthétique pour la série. Comme la série est centrée sur un trésor, nous nous sommes appuyés sur la chaleur du trésor et la fraîcheur de la chasse, ce qui a offert de nombreuses possibilités de mouvements de caméra. À l'instar de la franchise cinématographique, l'aventure se déroule dans divers décors et topographies. Des jungles d'Amérique du Sud aux banlieues de Mexico, en passant par l'Alamo de San Antonio, le directeur de la photographie Tom Camarda et moi-même avons pu créer toute une série d'esthétiques à mesure que les personnages cherchaient des indices sur le trésor.
Comment Tom et vous vous êtes assurés de la cohérence et de l'uniformité de l'apparence des épisodes que vous tourniez ?
Martínez : Tom et moi étions enfermés avec les mêmes outils et la même équipe, nous disposions donc de notre base de référence pour garantir une certaine cohérence. Nous avons également compris que chacun avait des aventures bien différentes à filmer. Cela nous a donné l'occasion de jouer avec de multiples palettes de couleurs et techniques qui ont enrichi le voyage de Jess.
Y a-t-il des références visuelles particulières qui vous ont inspirées ?
Martínez : Pour moi personnellement, en tant que Mexicain-Américain, je suis très heureux que la série offre l'opportunité de découvrir la riche beauté et l'histoire de la couleur et des tons de notre héritage muraliste mexicain. J'ai fait des recherches sur les « trois grands » muralistes : Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros. Tous trois avaient un point de vue unique sur les couleurs et les contrastes et un regard sur l'histoire qui était à la fois empreint d'espièglerie et de tension. J'ai abordé leur travail en repérant les couleurs, les contrastes et les compositions dont je pourrais m'inspirer.
Qu'est-ce qui vous a amené chez Panavision pour ce projet ?
Martínez : Je travaille avec Panavision depuis la fin des années 90, quand j'étais assistant caméra. Mon premier film dans l'industrie cinématographique a été réalisé avec le chef opérateur Ralf Bode, et depuis lors, je n'ai jamais cessé de collaborer avec Panavision. Pendant que je travaillais au sein du département caméra, d'autres chefs opérateurs avec lesquels j'ai travaillé se tournaient également vers Panavision. C'est le cas notamment de Robert Elswit, ASC, Dean Cundey, ASC, Donald McAlpine, ASC, ACS, Amir Mokri, et Bill Pope. Panavision m’a accompagné tout au long de ma carrière de caméraman.
Je suis reconnaissant envers tous les représentants de Panavision qui, d'un bout à l'autre du pays, m'aident à trouver les outils, les solutions et la logistique dont j'ai besoin, où que je me trouve. Ils m'offrent un soutien sans faille.
Vous avez filmé en grand format avec des prototypes d'optiques VA. Quelles sont les caractéristiques optiques de ces objectifs qui font que vous les avez choisis pour la série ?
Martínez : Les objectifs grand format VA ont, selon moi, une familiarité que je n'arrive pas à définir. On a l'impression qu'ils subliment les couleurs chaudes et froides de manière égale, permettant aux deux de jouer sur le capteur de notre caméra sans que l'une domine l'autre. Je constate également un bel équilibre entre netteté et douceur dans leur bokeh. Avec eux, il n'y a pas besoin d'ajouter des filtres de diffusion pour aider à lisser l'image. J’ai tellement adoré ces objectifs que je les ai utilisés sur le tournage de ma prochaine série Netflix, Obliterated.
Qu'est-ce que ce projet a signifié pour vous sur le plan personnel ?
Martínez : Le personnage principal part en voyage pour découvrir son histoire personnelle, et c'était la même chose pour moi et mes origines. Tout en travaillant sur la série, je me suis penché sur mon propre passé j'ai eu envie d'en savoir plus sur l'histoire de ma famille. Je suis remonté jusqu'aux années 1700, découvrant mes racines indigènes et espagnoles.
Il y a toujours eu des tensions et des difficultés d'identité pour tout groupe de personnes ayant quitté leurs pays, et je considère l'explorateur comme une personne déracinée, un migrant, un rêveur. Chaque voyage est une occasion d'utiliser ses dons, ce qui constitue en fin de compte le trésor en chacun de nous. C'est l'histoire de notre cheffe de file, Jess Valenzuela.
Qu'est-ce qui vous a incité à devenir chef opérateur ?
Martínez : Après avoir regardé The Killing Fields, tourné par Chris Menges, BSC, ASC, quand j'étais au collège, je voulais devenir caméraman de combat, mais dès ma dernière année de lycée, j'ai réalisé que j'étais amoureux des films. Heureusement, à chaque étape, j'ai bénéficié du soutien et de l'amour de la famille de mon service caméra, qui m'a encouragé tout au long de mon périple personnel.