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Lachlan Milne, ASC, ACS, NZCS à propos de ’The Inspection

Un regard sincère : le chef opérateur Lachlan Milne ASC, ACS, NZCS laisse libre cours à son sens de l'observation dans le film semi-autobiographique d'Elegance Bratton, The Inspection.

Les expériences vécues du scénariste-réalisateur Elegance Bratton sont portées à l'écran dans The Inspection, qui suit le personnage d'Ellis French (joué par Jeremy Pope), un homme noir homosexuel qui s'engage dans les Marines à l'époque du « don't ask, don't tell » au début des années 2000. « L'une des choses qui m'ont attiré dans le scénario d'Elegance et que j'aime dans la réalisation de films », déclare le directeur de la photographie Lachlan Milne ASC, ACS, NZCS, « c'est que c'est un monde dont je ne connaissais rien à titre personnel, donc le film était une occasion d'apprendre en même temps que de créer. »

Le long métrage a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto l'année dernière et a été salué par la critique pour la réalisation habile de Bratton et le travail d'observation de Milne. Les réalisateurs se sont associés à Panavision New Orleans et ont utilisé un ensemble comprenant des optiques sphériques PVintage et des caméras Alexa Mini Panavised. Panavision a rencontré M. Milne pour l'interroger sur les méthodes qui l'ont aidé à créer une esthétique réaliste et adaptée à l'histoire.

Panavision : Comment décririez-vous l'esthétique du film ?

Lachlan Milne, ASC, ACS, NZCS : Nous avons longuement réfléchi au genre de film que nous voulions que ce soit. Pour ce style de sujets profondément personnels, je trouve qu'il est vraiment important de ne pas en faire trop. J'aime éclairer le moins possible, j'essaie de recourir à des sources qui peuvent être présentes dans le cadre ou à une lumière provenant de l'extérieur de la pièce. Nous voulions une amosphère intime et authentique plutôt qu'influencée, sauf pour quelques moments spécifiques de séquences de rêve.

Elegance et moi aimons tous deux les couvertures minimalistes, aussi avons-nous rassemblé certaines scènes pour pouvoir les filmer plus largement. Ainsi, il est arrivé que les acteurs chevauchent les répliques des autres, ce qui, à mon avis, contribue à apporter encore plus d'authenticité à la scène. Nous avons tourné en sphérique 2.39:1, ce que j'adore, surtout quand avec un gros casting. C'est parfait pour les scènes de groupe, et cela permet d'avoir des objectifs plus rapides avec une mise au point plus rapprochée. Quand on a un planning de tournage rapide, cela facilite la vie. 

Y a-t-il des références visuelles particulières qui vous ont inspirées ?

Milne : Nous avons évoqué un certain nombre de films pendant la préproduction, mais la plus grande influence pour Elegance a été le film de 1999 Beau Travail de Claire Denis sur la Légion étrangère française. Full Metal Jacket a évidemment été évoqué, An Officer and a Gentleman, Jarhead, Forrest Gump, Goodfellas, voire des films comme Jaws et The Abyss

Qu'est-ce qui vous a amené chez Panavision pour ce projet ?

Milne : Panavision m'a accompagné sur de nombreux projets au fil des ans, et vous m'avez toujours soutenu. Même lorsque j'étais assistant caméra à Sydney, il arrivait que je vienne demander à charger un chargeur ou à demander de l'aide pour installer une caméra que je n'avais jamais utilisée auparavant.

Nous avons tourné le film à Jackson, dans le Mississippi, qui ne disposait pas du support caméra dont nous avions besoin à l'époque, mais Panavision New Orleans se trouvait à un peu plus d'une 3 heure de route. Il y a aussi les superbes objectifs PVintage que j'adore.

Quelles sont les caractéristiques optiques de ces objectifs qui font que vous les avez choisis pour The Inpection ?

Milne : Je pense que les objectifs PVintage sont mes préférés car il possèdent plusieurs caractéristiques qui conviennent parfaitement à ma façon de travailler : vitesse d'objectif, mise au point rapprochée, longueurs focales et taille compacte. Sur les films, je manipule toujours la caméra principale et je fais parfois ma propre mise au point sur les prises filmées à la main, donc j'aime autant que possible une configuration simple. Nous avions deux caméras sur The Inspection, avec Ben Spaner qui a fait un excellent travail à la caméra B et à la Steadicam. Je crois que le 29 mm est le meilleur objectif que j'ai jamais utilisé. Le scénariste-réalisateur Lee Isaac Chung et moi avons tourné environ 80 pour cent de Minari avec cet objectif. Le champ de vision est parfait, surtout si l'on cadre pour un format 2.39:1 letterbox.

En quoi The Inspection a-t-il été différent des autres projets de votre carrière ?

Milne : The Inspection m'a beaucoup appris sur le plan personnel. J'ai eu une relation de travail fantastique avec Elegance, qui s'est transformée en une grande amitié. Nous aimons tous les deux le tennis, alors nous jouons ensemble quand nous nous trouvons dans la même ville. Minari était aussi profondément personnel, mais d'une manière très différente pour Isaac que The Inspection ne l'a été pour Elegance, qui a vécu une réelle tragédie tout au long de sa vie. Le fait qu'il ait fait ce film en premier lieu est une énorme réussite. C'était une sorte de thérapie ou de processus de guérison pour lui, je pense. Cela m'a beaucoup appris sur la persévérance, l'optimisme et la patience. Sur le plan thématique, il s'agit d'un film sur la masculinité toxique qui se transforme en une fraternité et, finalement, en une forme d'acceptation. Je n'avais jamais fait un tel projet auparavant, et j'adore les projets qui m'apprennent des choses. Les meilleurs projets sont ceux qui vous améliorent en tant que cinéaste et en tant qu'être humain. 

Qu'est-ce qui vous a inspiré à devenir chef opérateur et qu'est-ce qui vous inspire aujourd'hui ? 

Milne : J'ai su assez tôt que je voulais être chef opérateur, et ce qui est remarquable, c'est que je n'ai jamais changé d'avis. J'ai passé mon enfance à Adélaïde, en Australie-Méridionale, où mon père était réalisateur, alors j'ai un peu absorbé le secteur par osmose. Ce qui m'a frappé, c'est à quel point les gens étaient intéressants et amusants. Je pense que collaborer avec des personnes intelligentes et créatives est la meilleure partie de la réalisation d’un film. Je dis toujours à un réalisateur que je collaborerai autant qu'il le souhaite avec lui. J'aime quand nous nous enthousiasmons pour les mêmes choses, ou quand l'un d'entre nous suggère quelque chose de totalement différent pour une scène particulière, qui la rend meilleure. J'aime vraiment discuter de la thématique d'un scénario et trouver un moyen d'utiliser la caméra pour l'exprimer. La réalisation de films n'est pas une équation mathématique. Il y a une infinité de choix, et j'adore ça.

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