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Autumn Durald Arkapaw a choisi les objectifs anamorphiques Panavision pour tourner Mon étoile solaire

La cheffe opératrice détaille son approche du drame du réalisateur Ry Russo-Young.

Autumn Durald Arkapaw avait un bon pressentiment avant sa première rencontre avec la réalisatrice Ry Russo-Young. Le sujet portait sur le projet de film The Sun is Also a Star, et Russo-Young avait spécifiquement mentionné l'anamorphique Panavision dans sa liste de priorités.

« Je suis une grande fan de Panavision et du format anamorphique, » déclare d'emblée Durald Arkapaw, qui passait à l'époque un entretien pour devenir la directrice photo sur ce film. « Ce qui m'a tout de suite attirée vers ce projet, c'est l'histoire d'amour qui se déroule à Manhattan. Manhattan de Woody Allen est l'un de mes films préférés, et le travail de Gordon Willis a été déterminant dans le choix de ma carrière. Ry et moi étions vraiment sur la même longueur d'onde, et nous ne pouvions pas concevoir que The Sun is Also a Star soit tourné d'une autre façon. »

La réalisatrice Ry Russo-Young et la DP Autumn Durald Arkapaw sur le tournage de The Sun is Also a Star.

Durald Arkapaw a obtenu son diplôme dans le cadre du programme cinématographique de l'AFI il y a plus de dix ans, et The Sun is Also a Star est son troisième film à l'affiche en 2019, avec Untogether et Teen Spirit respectivement en salle au mois de février et d'avril. Ces trois films furent tournés avec le verre anamorphique de la série C de Panavision.

The Sun is Also a Star est un film de la Warner Bros. adapté d'un roman à succès pour jeunes adultes dans lequel une étudiante en physique (Yara Shahidi) tombe amoureuse d'un étudiant (Charles Melton) en route vers de futures études malgré la déportation imminente de sa famille. Une fois officiellement recrutée pour ce projet, Durald Arkapaw commença à étudier l'histoire de ce format si particulier, y compris l'invention révolutionnaire de l'astronome français Henri Chrétien et de son objectif Hypergonar à l'origine du processus du CinemaScope.

« Je suis un peu maniaque pour ce genre de choses, » précise-t-elle. « Je voulais pouvoir expliquer pourquoi cela nous tenait tant à cœur. Sur n'importe quel projet, il est essentiel que la cinématographie soit adaptée à l'histoire afin de transmettre les émotions. Vous ne voulez pas juste avoir l'impression de regarder un film.

« Les objectifs de la série C sont très texturés et vintage, et pour moi, cela apporte un élément supplémentaire à l'esthétique de l'image, » ajoute-t-elle. « J'ai grandi avec les films, et j'aime bien revisiter mes bases numériques. Ry et moi avions regardé des films pour jeunes adultes qui étaient très nets, et un peu trop lisses. Les histoires étaient bonnes, mais elles ne nous semblaient pas réalistes. La plupart de nos références ont été tournées sur pellicule avec un éclairage naturel. Nous voulions que nos environnements ressemblent à des lieux organiques dans lesquels les personnages pouvaient vivre et évoluer. »

Durald Arkapaw et Russo-Young étaient également du même avis pour le cadrage et les mouvements de caméra. « Ry est très précise dans son exécution, » explique Durald Arkapaw. « J'ai tendance à privilégier une image plus sombre, sous-exposée, et j'accentue souvent les flares. Les objectifs de la série C ont de superbes flares et ajoutent un effet un peu rêveur lorsqu'ils sont utilisés grand ouverts. J'ai intégré ces aspects plutôt que d'essayer de les cacher. Au vu du titre et de l'histoire du film, le soleil doit toujours être présent, et quel meilleur moyen d'y parvenir qu'avec des reflets d'objectif intéressants ! Je connais ces objectifs par cœur. J'ai même demandé à mon assistant de noter les numéros de série afin que je puisse obtenir des objectifs spécifiques. Vous savez ce qui fonctionne et vous l'utilisez. Ces objectifs ont d'excellentes caractéristiques, et puis on peut avoir des 'surprises' vraiment étonnantes et très belles. »

Un objectif en particulier, le 55 mm macro, est idéal pour les portraits artistiques. « Le rendu est incroyablement doux lorsqu'il est grand ouvert, et il est parfait pour les tonalités de peau, » explique Durald Arkapaw. « Lorsque l'image est trop nette, on peut voir les petites imperfections de la peau, et ce n'est pas aussi esthétique. On doit alors passer plus de temps en post-production pour compenser. Je préfère filmer avec un objectif grand ouvert, car l'image est déjà magnifique, et il y a de superbes retombées de lumière. »

Durald Arkapaw manipule elle-même la caméra dès que possible. « Être proche des acteurs, voir le rendu de mes propres yeux et ressentir les émotions, j'ai tout ça lorsque je suis derrière la caméra. Si je n'ai pas de sensation de réalisme derrière l'objectif, je propose immédiatement autre chose au réalisateur, quelque chose de plus inspirant. »

Le précédent tournage de Durald Arkapaw, le film Teen Spirit du réalisateur Max Minghella, fut également tourné avec Panavision. Elle Fanning y joue une adolescente timide qui se rêve en star de la pop. À cette occasion, les objectifs de la série C venait de Panavision Londres.  

« J'adore travailler à Londres, et je collabore souvent avec l'équipe de Panavision Londres pour des publicités, » souligne Durald Arkapaw. « Mais là, c'était mon premier film en Grande-Bretagne. Je voulais vraiment utiliser la série C pour ce film, et l'équipe de Panavision Londres, avec l'aide de Rik DeLisle de Panavision Los Angeles, a été fabuleuse tout au long du projet. Je filme principalement avec du verre Panavision, et ils sont devenus des collaborateurs clés au fil de ma carrière. Pour cette histoire, la texture et le flaring ont été très utiles. Je suis vraiment fière de ce film, et le résultat n'aurait pas été le même sans ces objectifs. »

The Sun is Also a Star est actuellement à l'affiche. Actuellement en cours de tournage à Los Angeles, le prochain film de Durald Arkapaw s’intitule Mainstream, un long métrage dirigé par Gia Coppola, avec Andrew Garfield et Maya Hawke dans les rôles principaux, et toujours avec le soutien de Panavision.