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Histoire de détective

Patrick Cady, de l'ASC, détaille les procédures que lui et ses collaborateurs, dont le coloriste superviseur de Light Iron, Scott Klein, ont suivies pour mener à bien la saison 6 de Harry Bosch, de la préparation à la postproduction.

Inspirée des romans Harry Bosch de Michael Connelly, la série policière Harry Bosch d'Amazon Prime Video a débuté sa sixième saison le 17 avril. La série a également été renouvelée pour une septième et dernière saison, offrant une dernière sortie au détective éponyme de la police de Los Angeles (joué par Titus Welliver).

Le chef opérateur Patrick Cady, de l'ASC, était derrière la caméra pour environ la moitié des 60 épisodes de la série à ce jour, depuis la saison 1. Dès le début, Cady et ses collaborateurs ont cherché à donner un maximum de réalisme aux lieux de tournage de la série à Los Angeles. « Lors de ma première rencontre avec l'auteur-producteur Eric Overmyer et le producteur Pieter Jan Brugge, j'ai parlé de l'immense admiration que j'avais pour les photographies d'Owen Roizman [membre de l'ASC] dans les années 70 », se souvient Cady. « Owen a eu une énorme influence sur moi. French Connection, Trois Jours du Condor... ces films dégagent beaucoup d'authenticité. » Le directeur de la photographie ajoute que ces références ont particulièrement influencé son approche de l'éclairage pour Harry Bosch : « Il a beaucoup été question d'utiliser l'éclairage de la ville pour réhausser notre éclairage, de sorte que la ville est toujours présente dans la série. »

Plus récemment, Cady a partagé les fonctions de chef opérateur avec Michael McDonough, membre de l'ASC et de la BSC. Au début de la saison 6, Cady raconte qu'avec Brugge, ils ont examiné la « trilogie de la conspiration » du réalisateur Alan J. Pakula, comprenant Klute, À cause d'un assassinat et Les Hommes du président, tous tournés par Gordon Willis, de l'ASC. « Nous avons discuté de ces trois films, et nous avons également évoqué la façon dont un capteur plus grand pourrait nous permettre de flouter l'arrière-plan plus rapidement », explique Cady. « De façon à toujours ressentir l'environnement, mais avant un arrière-plan un peu plus doux que la normale, de sorte que les choses ne seraient pas tout à fait aussi claires qu'elles l'étaient dans les saisons précédentes. »

En fin de compte, les réalisateurs ont choisi de tourner la saison 6 avec des caméras RED équipées de capteurs Monstro 8K VV, en cadrant en 7K mais en filmant en 8K pour permettre un recadrage en post-production si nécessaire. Les caméras ont été associées à une sélection d'optiques Panavision grand format : les Primo Artiste constituent le cœur de l'ensemble, tandis que les Primo 70, les Panaspeed et les zooms élargis complètent la gamme.

« Après avoir décidé d'opter pour un capteur plus grand, nous avons testé différents objectifs Panavision et nous sommes vraiment tombés amoureux des Artistes », explique Cady. « Ce sont des objectifs magnifiquement conçus. Je dirais qu'ils donnent un aspect "crémeux" à l'image. Les détails sont traités de manière douce. Il existe d'autres objectifs plus nets ou plus précis sur le plan scientifique, mais ils donnent l'impression que les objets sont gravés dans du verre.

« Toute mon approche a toujours reflété la façon dont je vois le monde réel », poursuit Cady. « Je ne pense pas que quiconque voit tout parfaitement tout le temps. Nos émotions troublent notre façon de voir les choses : ce que nos yeux sont capables de voir et ce que nous voyons dans notre esprit sont deux choses différentes. J'ai donc tendance à utiliser des objectifs qui m'aident à recréer la façon dont je perçois le monde, mais peut-être de façon un peu plus belle. Les Primos le font très bien, et les Artistes sont extrêmement bons dans ce domaine. »

Panavision fournit des caméras et des objectifs pour Harry Bosch depuis la saison 1, et la collaboration de Cady avec Panavision remonte aux années 1990, lorsqu'il vivait et travaillait à New York. Outre le tournage de Harry Bosch, Cady note : « J'ai beaucoup réalisé ces derniers temps, et quand je vois que l'équipement vient de Panavision, je sais que je n'ai pas à me soucier du fonctionnement du matériel. C'est une des choses dans lesquelles j'ai entièrement confiance. Quand je vois que l'équipement porte le logo Panavision, je sais tout de suite que ça va marcher ».

Light Iron a fourni les services de finition pour Harry Bosch saison 6, l'étalonnage final étant assuré par le coloriste superviseur Scott Klein, qui travaille sur la série depuis le début. « L'un des grands avantages de Harry Bosch, atteste Cady, c'est que Pieter Jan Brugge est un producteur très visuel. Ce que nous faisons, c'est que lui, Michael McDonough et moi-même colorisons tous les épisodes ensemble ; nous sommes tous dans la pièce avec Scott. Et ça marche très bien parce que nous sommes ensemble depuis la phase de préparation. Donc on quitte la pièce de Scott en étant tous d'accord sur l'esthétique de la série. »

Cady et Klein travaillent ensemble depuis de nombreuses années, ce qui leur a permis de développer une entente intuitive qui les aide à fluidifier leur processus créatif. « Scott est capable d'être à la fois un scientifique et un artiste, ce qui est un avantage considérable », déclare Cady. « Nous pouvons discuter des valeurs IRE, des retouches beauté et de la lumière, mais aussi de l'intégration de l'aspect d'une peinture ou d'un film. À chaque fois, il sait ce que je veux dire.

« Par exemple, ajoute le chef opérateur, si je dis "Nous devons salir ces ombres", il sait que je parle d'ajouter un vert-cyan dans le mélange, et il comprend ce que cela signifie pour la série. Il peut me dire la même chose, et je sais ce qu'il veut dire. C'est facile de faire le lien entre ces conversations créatives et techniques. »

Cette pensée est reprise par Klein lui-même : « Patrick est un grand ami, et nous nous entendons tellement bien que je peux deviner ce qu'il recherche pour certains plans. Parfois, lorsque j'explore les scènes par moi-même, quelque chose peut sembler un peu déséquilibré dans la LUT. Par exemple la couleur verte peut être dominante, et je pourrais alors accentuer le vert parce que je sais que c'est ce qu'il veut. Je peux également expérimenter une scène partiellement décolorée tout en gardant les moyennes lumières ou des nuances de peau nettes, afin d'apporter du contraste pour un sous-entendu toxique.

« Le travail de Patrick est riche en détails créatifs bien pensés, et il est très amusant d'imaginer le mélange d'éclairage qu'il a utilisé sur le tournage », poursuit Klein. « J'ai toujours hâte de travailler avec lui. Notre sténographie est incroyablement précieuse. En plus, il ne se moquera pas de moi si je me trompe, ce qui est toujours agréable ! ».