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La cinématographie de A Minecraft Movie

Enrique Chediak, ASC, nous parle de l'élaboration de l’esthétique du film, de ses inspirations et de ce qui continue de nourrir sa passion pour la narration visuelle.

Avec un casting de stars comprenant Jack Black, Jennifer Coolidge, Jason Momoa et Danielle Brooks, le jeu vidéo populaire Minecraft est passé des écrans pixellisés au grand écran. Dans A Minecraft Movie, le réalisateur Jared Hess et le chef opérateur Enrique Chediak, ASC, ont dû relever le défi créatif de traduire l’esthétique en blocs du jeu et le mélange de mondes naturels et fantastiques en une expérience cinématographique, tout en laissant de la place aux moments préférés des fans, comme l’inoubliable Chicken Jockey.

Travaillant en étroite collaboration avec Panavision Auckland concernant l’ensemble caméra et objectif, Chediak a choisi les caméras Panavised Alexa 35 et les objectifs à focale fixe Panaspeed, un choix qui s’est avéré particulièrement efficace compte tenu de l’utilisation intensive d’images de synthèse dans le film. Dans cette séance de questions-réponses, il évoque le langage visuel qui a donné vie à l’univers Minecraft tout en honorant l’esprit du jeu original.

Enrique Chediak ASC views playback with director Jared Hess on the set of 'A Minecraft Movie'

Panavision : Comment décririez-vous l’esthétique du film ?

Enrique Chediak ASC : Minecraft est assez unique en ce qui concerne le monde que nous devions créer. Son esthétique est une interprétation du jeu. Il s'agit d'un film haut en couleur, avec des images lumineuses nécessaires à l’aspect comique de l’histoire. Nous avons réalisé quelques tests pour comprendre la palette de couleurs et la luminosité de l’herbe et du sol. Il y avait certains aspects emblématiques du jeu que nous devions respecter, et d’autres que nous pouvions modifier. Nous voulions que le « monde réel » reste plus réel, tout en maintenant un certain niveau de stylisation. L’utilisation de la caméra était simple et nous avons souvent évité les angles diagonaux. L’Overworld est joyeux, chaud et propre dans les scènes de jour, et plus frais et un peu désordonné la nuit. Le Nether est très chaud en raison de la lave et du feu, et plus chaotique que les autres mondes. Dès le début, Jared a voulu utiliser un mélange de lumière froide et chaude dans la plupart des cas, comme dans la cachette de Steve et dans les mines.

Y avait-il des références visuelles spécifiques que vous avez consultées pour vous inspirer ?

Chediak : Nous avons choisi quelques films de référence pendant la préparation de Minecraft, y compris Shaun of the Dead pour les zooms rapides, Barbie pour l’utilisation de la couleur et du contre-jour, Harry Potter pour le manoir boisé et Wonka pour l'esthétique de nuit, entre autres. Ces références ont servi de point de communication entre le réalisateur, moi-même et les autres membres de l’équipe, même si l’interprétation restait très libre. Notre principale référence était le jeu et sa transposition dans le monde du cinéma.

Director Jared Hess shares playback with 'A Minecraft Movie' star Jack Black

Qu'est-ce qui vous a amené(e) chez Panavision pour ce projet ?

Chediak : La majorité des films sur lesquels j’ai travaillé ont été réalisés avec Panavision, j’entretiens donc une excellente relation avec eux. C’est toujours un plaisir de s’entretenir en début de projet avec David Dodson [vice-président directeur des relations clients et du développement commercial] et Dan Sasaki [vice-président directeur de l’ingénierie optique et de la stratégie en matière d’objectifs] afin d'échanger au sujet des différents objectifs et gadgets. Les objectifs sont l’un des composants préférés de mon travail, et j’aime la variété de choix qu’offre Panavision. Lorsque je suis arrivé en Nouvelle-Zélande, j’ai pris contact avec Paul Lake [directeur de la succursale de Panavision Auckland] afin que nous puissions commencer à discuter de l’équipement nécessaire pour le film.

Quelles sont les caractéristiques optiques des Panaspeed qui ont fait que vous les avez choisis pour ce film ? 

Chediak : J’ai testé plusieurs objectifs pour ce projet, mais j’ai fini par choisir les Panaspeed, car ils me semblaient constituer le bon choix compte tenu la quantité d’images de synthèse du film. Ils sont solides, doux et chauds, et ils ne font pas trop d'effets. Ils isolent les sujets d’une manière très agréable, et le bokeh est très cinématographique. Jared et moi avons estimé que nous devions utiliser beaucoup de contre-jour sur les scènes, et ces objectifs étaient parfaits pour les hautes lumières.

Director Jared Hess directing actors on the set 'A Minecraft Movie' amongst camera crew and setup

En quoi ce projet est-il différent des autres de votre carrière ?

Chediak : Je pense que chaque film ayant composé ma carrière est différent. Minecraft a été une expérience très distincte des films précédents en raison de la quantité d’images de synthèse et du fait que nous avons dû étendre de nombreux décors. Dans les plus grands films en images de synthèse que j’ai réalisés précédemment, nous travaillions principalement avec des plaques soigneusement préparées permettant d'insérer les personnages en images de synthèse ; dans celui-ci, c’était le contraire. Nous avions nos principaux personnages humains ainsi que des décors immédiats, et le reste était des extensions. Je n’ai jamais été entouré d’autant de bleu et de vert de toute ma vie !

Qu'est-ce qui vous a inspiré à devenir chef opérateur et qu'est-ce qui vous inspire aujourd'hui ?

Chediak : J’ai grandi en Équateur dans les années 1980, et le cinéma était un métier impensable. C'est en parcourant l'Équateur avec mon sac à dos et en escaladant des montagnes que j'ai eu envie de prendre des photos. J’étais aussi un lecteur passionné. Quelques années plus tard, au Chili, j’ai commencé à regarder des films européens et indépendants, et d’une manière ou d’une autre, tout s’est mis en place – les images, les histoires, tout ce que j’aimais. J’ai commencé à réaliser des courts métrages et des vidéos d’art de manière obsessionnelle. Plus tard, je suis allé à l’Université de New York pour obtenir mon master en réalisation et cinématographie. J’ai compris que ma passion était le plateau, et c’est pourquoi j’ai décidé de me consacrer à la cinématographie. J’aime raconter des histoires visuelles, résoudre des problèmes rapidement et faire appel à mon instinct. Le plateau de tournage est l’endroit dans lequel je suis le plus heureux. Je trouve la paix dans le chaos du processus de réalisation d’un film.

Enrique Chediak ASC going handheld on the set of


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